Haïku

Les nuages explorent
l'infinité
Du ciel sombre.

Le ciel tombe
encore et encore,
Toujours- argh! réveil.

Dans le noir de la nuit,
une étoile décrochée
- Perle d'or.

Là, offertes à la rosée,
les plumes d'un merle
Assoupit.

Le bruit de l'eau
qui coule sur ma joue
- chemin d'une larme.

l

'étale pluie

goutte s'offre

en silence de l'humide

Vagues sous la lune
- Reflets d'argent
A la froideur de nuit.

Le goeland dort -
Sur le quai ensoleillé
Tout est si calme.

La vague en vain
Tente de saisir le ciel
- douce illusion.

Le rêve s'endort
Dans le jour naissant à l'est
- à demain, dit-il.

Un oiseau marin -
Comme un chat
Ronronnant.

Au ciel gris ;
Tendus tels des bras
Quelques branches.

Manteau immaculé -
L'Hiver a mis
Ses fourrures.

Rouge-Gorge
ses yeux noirs brillants -
Faim au ventre.

Sursaut :
Un moustique
Sur la fenêtre.

Là, sur le bord
de la fenêtre
un oiseau s'est posé.

Plus un souffle
plus un bruit
la pendule silencieuse

Que dit-il ?
Le vent murmure
à mon oreille

Ce sont tous les petits poèmes que j'ai écrit tout au long de l'année, haïku ou non, mais en essayant de résumer ma journée ou ce qui l'a le plus marquée, bref... C'est un peu dans le même ordre d'idées qu'un haïku.

Les idées, les idées qui passent
et puis hop ! pshuuf !
Plus rien.

Que font les rêves de nos réalités ?
Les réalités passent-elles,
tout comme nos rêves,
ces réalités qui passent en courant
pour se jeter dans la mer
et vite oubliées ?

Du Gris,
Du Bleu qu'on ne voit qu'ici,
Et puis perdue entre les deux,
La Terre incertaine,
Confondue entre ciel et mer.

Les vagues furieuses
Se jètent les unes sur les autres
Et les dauphins d'écume
Disparaissent en un froissement.

Les arbres pliés
Luttent contre le vent
Et décoiffés
S'ébrouent en râlant.

C'est l'automne
des feuilles partout
bouchent les caniveaux
L'une d'entre elle
se pose sur l'Océan
- l'imprudente !
Elle a sombré.

Week-end remplit
Silence et puis ennui
- duvet réconfort.

Mes cheveux sentent
les champignons
Les arbres, leurs branches
peignes géants
- cheveux au vent -
Au ciel une ligne blanche
Quelques nuages furibonds
- au coeur la mélancolie me hante.

Odeur de champignons
souvenir d'enfance qui refait
surface - sourire.

L'automne est là
Regardes -
les feuilles rougissent
Elles deviennent
timides.

Atchou !
dit l'arbre
A vos souhaits,
dit le promeneur.

Dans le ciel un éclat de rire
Pas un nuage mais il fait froid
Quelques étourneaux sur les toits
Un orage en toile de fond
Mais loin loin les moutons
Pour aujourd'hui : discuter - vivre.

Que de plaisir
que d'entendre la voix
du souvenir.

La nuit - manteau de velour -
Tombée sur la mer
Les mouettes invisibles autour
- pensées éphémères.

Venu de l'Océan
le vent
souffle.

Le Ciel comme un cormoran
Séchant sur son rocher
Les nuages s'en vont pleurer
Ailleurs, lentement - soleil couchant.

Groix
Comme un nuage à l'horizon
Derrière un rideau de pluie éventée.

Drôle de perspective :
revoir quelqu'un
qu'on avait l'habitude
de voir
tout le temps.

Couché de soleil -
Sur la vitre opposée
Les maisons de
l'autre rive
en feu.

Pluie à torrent
Nuit
- frisettes.

Balade à la citadelle
Page d'Histoire
dans une galerie.

Groix - un nuage
à fleur d'eau.

Eau frissonnante
Des plumes posées sur l'eau -
Au loin, un mirage.

Annonce de gel
Sur les toits, rien -
Déçue.

Les toits gelés de
saison ne sont pas
au rendez-vous.

Retour de vacances
Froid bien installé -
Chaire de poule.

Une pièce sur le béton
face contre terre
- Est-ce un signe
pour la journée
à venir ?

Une odeur de printemps
Flotte paisiblement
Sur le front bleu de l'horizon
- gazouillis des moineaux
dans les branches fleuries.

Un papillon pasé sur le
quai ensoleillé -
J'aurais voulu naître avec
des ailes, moi aussi.

Chut ! Chut, c'est un secret,
dis le petit garçon.
Ne le répètes à personne, mais
je suis le petit poucet.

Le bruit d'une tondeuse chez les voisins
Un grilon, à quelques pas, chante
- et le ciel, quand chantera-t-il ?

Une vieille dame endormie à un arrêt de bus
tous les dimanches, même heure.
Deux semaines que je ne le vois plus.

Un grillon pendant deux secondes
et puis
plus rien.

La chaude odeur de café moulu
et un temps orageux -
mal à la tête.

Le bambou dans le vent
tel une oasis
d'ailleurs - fraîcheur.

Des nuages comme
des traces de ricochet sur le ciel
- les anges s'amusent.

Grignotage dans le mur
les souris sont
de retour...

Plus de beurre de cacahuètes -
la fin est proche...

Maté à trois heures
du matin - en bas,
le bruit de la pendule.

Retrouvailles avec l'Océan
- aujourd'hui j'ai pu
Respirer (enfin !).

Groix n'était pas "ma" Groix aujourd'hui
mais une autre
vue d'un autre point de vue.

Si bon l'air marin
j'ai l'impression d'avoir
Purifié mon âme.

Regarder avec les yeux
absorber avec le
Coeur.

Les rideaux à la fenêtre -
des bretons dansent
dans les arbres d'en face.

Le pathétique dans la vie
comme un courant d'air nauséabond
mais en plus persistant.

La pluie, comme une brume
qui ferait s'en aller
la crasse du temps.

Le bonheur - des rues
familières
où flâner.

La poupe arrivée
dans la brume -
Disparition.

Brume d'automne -
la ville repeinte
En fantôme.

Un bateau en panne
comme un ami en peine -
tristesse et inquiétude.

La mouette derrière le bateau,
elle dit :
"bon voyage".

Chassé-croisé de nuages -
au-dessus de l'île,
un soleil couchant.

Premières pluies -
l'air ambiant
Sent la vase.

Automne -
on ne voit rien,
Mis à part la pluie.

Roses -
les dernières fleurs
Dans les tamaris.

Désagréable
le chien qui aboit
Dans la nuit.

Vision matinale étrange :
au moins deux cents mulets
la tête en dehors de l'eau.

Des taches de thé
dans la tasse blanche.
On dirait un oeuf de mouette.

La tristesse, comme une fleur
qui tombe
Inexorablement.

Paralisée en moi-même
Je me sens comme un écho
Perdu dans une immensité
Trop grande pour lui.

L'encre noire de la nuit
Instant d'éternité
Dans un verre d'eau.

Le train pleure -
sur la vitre,
un nuage englouti.

L'amitié et le rire -
deux éléments si doux
qu'ils nous font fondre.

Dans l'attente de celui
qui ne viendra pas
- jeux d'ombres.

Le baiser d'une huître
à son rocher
- fiançailles.

Face à l'échéance,
le coeur s'élance
en une danse sauvage.

Le sourire d'un bon départ
- tiendra-t-il
jusqu'au bout ?

Le soleil levant
et les milles reflets
d'or de cuivre et d'argent
de la chevelure des passagers.

Les connaissances s'égrainent
comme autant
de nuages floconneux.

Ce monde hostile
fait de technologie
- perdition.

La violence des secrets
au coeur de la vallée
- murmures.

Le goutte à goutte
du monde
Dans une verre.
(quel bruit fera-t-il ?)

Merlin L'Enchanteur
chante à la mer
dans un rêve
dont l'écho s'égare.

Dans une voiture
une petite fille attend
- elle tire la langue.

Un goeland m'observe,
tellement penché que sa tête
touche presque le sol.

Eternuement d'une ombre
mon coeur bondit
et se met à danser la java.

Le don de soi
au paysage
- une oreille attentive.

Groix n'est rien
de plus qu'un rêve
- nuage posé sur l'eau.

L'hiver arrive
et je suis oisive
comme un chat
- sous la couette,
bien au chaud,
Dodo.

Un rire éclate
puis se perd
dans l'aube bleue.