Un souffle de poésie
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Un souffle de poésie

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 Haikus profanes

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Rafoufou

Rafoufou


Nombre de messages : 176
Date d'inscription : 25/10/2007

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MessageSujet: Haikus profanes   Haikus profanes Icon_minitimeVen 6 Juin - 21:14

Inspiré par les quelques haïkus de Veritseger, je me suis lancé à la recherche de sites sur les haïkus, et là, j'ai eu comme une illumination (comme dirait Rimbaud) en lisant ces petits textes pleins de bon sens...
Des tas d'idées que je ne savais comment écrire on trouvé là une forme simple et appropriée.
Résultat, j'ai été tout de suite inspiré et je me suis à en écrire plein, comme ça, en une soirée.
En réalité, il ne s'agit pas bien sûr de vrais haïkus : déjà, je ne sais pas écrire en japonais, ensuite je n'ai pas fait très attention au métrage ( 5-7-5 syllabes pour les haïkus en français, mais ce métrage
est critiqué car tout les petits mots de liaisons en français n'existent pas en japonais) et traditionnellement, chaque haïku doit contenir une notion de saison (d'où tout ces oiseaux, fleurs, pluie et neige etc.). En bref, il ne s'agit que de haïkus profanes, l'esprit du court instantané sur de petites choses étant la seule caractéristique conservée.
Voilà ! Bonne lecture, tous les haïkus de l'article à suivre sont issus de la même soirée prolifique. D'autres viendront surement !


Dernière édition par Rafoufou le Ven 10 Oct - 14:31, édité 2 fois
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Rafoufou

Rafoufou


Nombre de messages : 176
Date d'inscription : 25/10/2007

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MessageSujet: Textes du 4 juin 2008   Haikus profanes Icon_minitimeVen 6 Juin - 21:23

Apprivoiser
l'opale fine
contre l'étendue verte

Un aigle, un bouchon
pour empêcher
le ciel de couler

Moitié de sourire
silence
pénombre

Le grain se sable
enregistre
la violence des mers

J'observe l'alentour
des ruines de forêts
des rimes claquent

Agitation
démence
sous la fourmilière

Une escouade de rimeurs
vont replier
la couverture terrestre

L'aurore accouche du jour
cri du matin
dans le demain

Drôle de dédale
les intestins
du destin

Et je soulève le froid
capturer l'insoluble
devient facile

Les citadins
transpirent
la multitude

Ce qu'on écrit
ne rime même pas
ne rime à rien

Fixé sur la toile
l'insecte attend son heure
sans bouger

Peuple du seul
du pourquoi
se fait personne

Des doigts sur le rebord
sourire retenu
cent silences

A la surface de la plage
de petit grains gambadent
à peine retenus par leurs frères

Des saisons
à la peau dure
ne se méritent plus

L'enfance s'endort
on sort dehors
chasser les remords

Deux vers pour celui-là
quatre pour celui d'au-dessus
équilibre rompu

Le crépuscule
s'égaie brutalement
le vent pose des devinettes

La houle des siècles
s'en va à la dérive

En rainures disparates
transparait le secret
ton âge de vieil arbre

Les allées et venues
du temps inachevé
n'éveillent plus personne

Ils ont raison de vivre
tous ces hommes de néant
plus que d'autres

Prière et repos
ouvre les yeux
la vérité sera cruelle

Plainte des pluies
allons nous choisir
tous les deux

Pas de repères
ni trace de pas
sommes-nous perdus ?

Le grésillement de la radio
l'ennui des semences
trop loin

Terre insulaire
découpe le brouillard
et replonge vite

Des colonnes de lettres
à l'infini, haïkus
photos en mots

Quand le fruit de l'esprit
va s'imprimer
panne de courant
tout est effacé

Voir et revoir
les cheveux noirs
belle malédiction

Douleur et mort
entre dans le corps
par l'entaille empoisonnée

Enthousiasme fulgurant
cerises attrapées au passages
meurent d'un gout amer

Après l'épreuve
de la tempête
le scarabée s'abandonne

Au nord au lointain
les sœurs se courent après
et existent pour de faux

Frisson des honnêtes
c'est leur squelette
qui se promène seul

Des imbéciles
se pavanent nus
à la recherche de beau

L'écran tendu
accueille à bras ouverts
ses premières images
noires et blanches

Stupeurs voilées
au pays de
l'aurore boréale

Il y a plus d'oiseaux
dans leurs vers
que dans le ciel

Les bottes trépignent
puis se lancent
dans l'ascension du mont

Comme c'est calme
aucun vent pour les avions
les drapeaux sont mort

L'échine des montagnes
s'affaisse doucement
une fois qu'elles ont
touché le soleil

Timide et empressé
le couple enfantin
parle l'un après l'autre

Petit à petit
les phrases grandissent
à tour de rôle

L'immense dehors
se baigne du sang
des inconnus

L'arbuste a souffert
une griffe de chat
est resté coincée

Comme un lit sur la mer
reflux de vagues
sans bouée de sauvetage

Le temps s'achève
et tout se vend
les chats s'en vont

Sueur et vapeur
par une porte entrouverte
enfin

Il n'est pas aussi beau
que les autres papillons
mais il finit par s'envoler

Bientôt les neiges tombent
et vont vite masquer
la mort des feuilles

Lenteur des chairs roses
la larve éphémère
n'a pas le temps de penser

Aridité
les dunes de ton corps
ne sont pas un désert

Je suis très malade
Ma main gauche remue mon cerveau
et saupoudre ma main droite
de mots à écrire

Allons porter aux nues le sommeil des aïeux
Allons tisser le fil entre nous deux
Allons percer le secret amoureux

Le premier maillon
de la chaine
s'estompe en manigances

Un serpent
de ta chevelure
m'étrangle

Voile sur mes yeux
sur les oreilles rouges
Insensible

Le monde était gris
puis l'arc-en-ciel a disparu
distribuant ses couleurs

J'irai brader ma vertu
Je franchirai le carrefour
Peut-être serais-je jugé

Que reste-il de nos paroles
qu'un océan de mémoire
morte

J'ai vu son dos
tout brun et hérissé
Cela ne me fait rien

Je rédige
je suis la marionnette d'un mort
qui me souffle à l'oreille

Même le merle se tait
Tout observe en silence
la chute de la rosée

L'écrivain est le messie du lecteur
Le lecteur est le dieu
de l'écrivain

Un menton
Des lèvres
Un profil de statue

Mon cœur
fait vivre un espoir
que ma tête refuserait

L'inspiration
est la pelle
qui déterre les idées

Je veux dormir
Je veux couper le courant
mais je continue : la feuille est pleine

Qui voudra
de cette morale perchée
quand l'école brulera ?

Je me laisse moi-même
des messages insignifiants
pour demain

Mille peintures du matin
Pourquoi le crépuscule,
après l'œuvre de l'homme
n'est-il jamais décrit ?

Tristesse
Je m'oublie
J'arrive pas à me relire

Allons nous faire normaux
Vêtus de brume
vêtus de mensonges
vétustes

Face à la page blanche
je ne m'inspire pas
j'expire

Des pas juste à côté
se rapprochent
Tentative

Maintenant
je pense que vous me lirez
je souris

Le roseau plie
le chêne s'affaisse
l'humain casse

Viens
au creux de mon bras
Mélodie

Quelle perte de temps
d'écrire
quand on peut dormir

Les jacinthes ordonnées
dégustent l'air humide
comme les gouttes
sur la balançoire vide

Si l'étincelle vacille
Si l'eau se tarit
L'homme se meurt

Quand l'allumette craque
pour une cigarette
on tue un univers

L'herbe se plie
sous le poids d'une goutte
les yeux de la mouche roulent au sol

Tiroir après tiroir
les feuilles s'envolent nerveusement
et on ne trouve pas

La porte du fond de ma tête s'ouvre
je les revois sourire
Mélancolie

On a à peine compris le précédent
qu'on entame le haïku suivant
Ralentis !

On m'a demandé
si cette cicatrice
était un sillon de pleurs

En une seconde
les doigts pris dans la glace
me brulent

Je me sens étrange
les larmes aux yeux
je n'ose pas me relire

Des navires viennent s'échouer
sur l'écueil
des punitions injustes

Comme c'est facile
d'écrire trois lignes
comme c'est facile d'être naïf

Ce qui suit ne veut rien dire
ce qui suit et ce qui précède ne veut rien dire
ce qui précède ne veut rien dire

Tu calcines
l'œuvre d'une année
en un instant

Essaie de vendre
ton éternité
tu n'y arrives pas

On trébuche
Tombe la porcelaine
et vole en éclats

Je crois que je suis libre
Je crois qu'on me fait croire
que je suis libre

Les pistils sucrés
se font balayer
et poursuivre inutilement
par l'enfant

La clémence
n'a plus d'importance
tout comme la chance

Est-ce qu'on gravite
en une danse infinie
tels des planètes ?

J'aimerais écrire en dessins
avec des vides et des pleins
j'essaierai toujours demain

Parmi bien d'autres mots
ceux que tu vois ici
ne sont pas à leur place

Des fossiles ressurgissent
et des poteries millénaires
mais le plastique fond

L'homme en veste sombre
se ruine pour un paradis
qu'il n'habitera jamais

La méduse
s'effiloche
est-elle morte ?

Le lierre avale la maison
désertée
et sème ses graines

Fleur femme fanée
Dangereuse
Digitale

Une pluie tombe
de cette tête fatiguée
et se répand en mots

Il veut la voir
prisonnier
d'un désir insatiable

La mosaïque
s'est écaillée
Déesse privée d'yeux

Antérieure aux branches
au tronc, aux frémissements timides
des feuilles fraiches

Les impatients
ont dompté leur soif
à une petite source

Au nom de la liberté
des gardes aux airs brutaux
prennent racine

J'ai tant de choses à dire
mais je ne sais comment
Trois phrases immémoriales
Illumination

Va défouler nos sens
Abattre des murs
tant que cela reste irréel

Ce matin je me souvenais
d'un rêve
Ce soir j'oublie
pour recommencer

Il n'y a pas de longue mémoire
rien que le souvenir
du précédent souvenir

La rose
dans son pichet
se penchait

les allées dallées
strient le jardin
qui s'étouffe

Il y a quelque chose
entre la terre et le ciel
des villes allongées

Les mâles et femelles
sont pris de surprise
sous le sceau de la nuit

A l'embouchure du fleuve
la piste de l'animal sauvage
se perd aussitôt

En haut des tiges
sur la soie des pétales
deux couleurs se combattent

On ajoute des briques
au muret vieillissant
Effondrement

Incapable d'écrire
sans inspiration
Voilà l'homme
animal qui pense

Le jour se lève
les mouches se posent
la confiance se perd

Le violon abandonné
est habité
par les araignées

Prénom d'homme
ou de femme
cela compte-il ?

Dans une langue inconnue
on confond un air triste
avec un hymne de joie

Le monde s'est fait insomniaque
quand quelqu'un a parlé
du sommeil du juste

Les fréquences changent
par les haut-parleurs
surgissent des fantômes de notes

Par ici
la bouche du poète
est close d'un code-barre

Au stylo sur ta peau
pas de retour en arrière

Une heure d'ébullition
Une vie de lecture
Voilà comment je me gaspille

Il est est onze heures
après cela, je vais poser mon crayon
et éteindre

On va fermer les rideaux et les volets
on va parler au futur
Toutes ces phrases resteront closes.
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Rafoufou

Rafoufou


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Date d'inscription : 25/10/2007

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MessageSujet: Haikus profanes : suite   Haikus profanes Icon_minitimeLun 23 Juin - 16:35

Il faut un homme pour conduire la machine
qui conduit un homme
à sa destination

La crinière
du nuage
se noie dans le bleu

Un à un
je ramasse mes cheveux
modeste trophée

De vieux enfants s'amassent
autour d'une silhouette qui parle
de bien petites choses

La pierre sur le rail
rompt le cou
du train en marche

La dorsale des rêves
sert souvent d'armature
à quelques textes

Furtivement
je passe devant un miroir
Reflet grimace

Tout à l'envers
se suspend
un visage ambigu

En retard
elles brodent des excuses
mais ne mentent pas

Les yeux convulsifs
pleurent devant l'écran
devant tant de violence

Vision
Vertige
Vestiges

Découpés
dans le gel
fragiles cristaux

Voyageurs
qui trottent
sur le cadran du monde

L'animal sauvage
glisse entre mes doigts
comme de l'eau pure

Pour la même toile
deux araignées s'attaquent
Caresses instinctives

Le poisson errant
souffle une bulle dans l'eau
et plonge la tête dans ce rêve

Je connais ton visage, ton odeur
ta voix, ta douceur
mais pas ton gout

Tous ces immeubles
de plus en plus haut
sont un escalier

Râle
Injure
Tâche d'encre

Tempête
Le toit s'envole
sans sa maison

Le soleil, à ma hauteur
colore en jaune
la salve sauvage

La mante touche à la fin de sa vie
Le garçon touche une mante du doigt

Un pèlerin
évite une vague
écrase un coquillage

Jetée
en pâture
une question glaçante

Ce qui flotte dans la tête
sans papier
se perd
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Rafoufou

Rafoufou


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Date d'inscription : 25/10/2007

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MessageSujet: Tentatives de haikus métrés   Haikus profanes Icon_minitimeLun 23 Juin - 16:38

Dans le faible vent
plane le parfum morne
de la poussière

Comptine futile
brièvement résonne
sur l'embarcadère

Aujourd'hui on coupe
l'arbre planté autrefois
pour ma naissance

Ouverture claire
la terre ne saigne jamais
mais elle gémit

Il dit dans sa folie
une ode aux équinoxes
sans s'en rendre compte

Les bancs d'oiseaux passent
sous la bannière délavée
emportent des morceaux

Les yeux du magicien
cherchent ses mains et ses pieds
qui ont disparu

Je ferme le portail
au revoir parc étendu
tu ne chantes plus

L'œuvre de l'homme est
musicale : le toit en tôle
sonne sous la pluie

La plante et l'insecte
se contemplent pensivement
une idée germe

Métronome des jours
perd le fil des comptes
et s'arrête soudain

La mousse grise
a le gout de l'orage
et remplit le ciel

Empreintes et cheveux
quelqu'un est déjà venu
admirer des mots

La vague mer
lèche la terre qui jouit
en forêts, vents et laves
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MessageSujet: Re: Haikus profanes   Haikus profanes Icon_minitime

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