LA FLECHELa flèche s’est plantée en plein cœur de la cible
Laissant, dans l’air glacé, comme un je ne sais quoi :
Un souffle, un vibrato, un sifflement narquois
Importunant la paix d’un écho impossible.
Qu’il serait doux d’aller dans la forêt profonde
Retrouver les chemins, les sources et les voix
Lorsque les chants d’oiseaux s’allient et se confondent
Pour gazouiller ici des refrains d’autrefois.
Le printemps facétieux se terre en la coulisse,
La neige étreint encor la ligne d’horizon,
Dans le silence froid un cerf soudain se glisse
Et brame son désir de tendres pâmoisons.
Pourtant, il est bien loin le temps des épousailles,
Des ébats vaporeux, des mâles voluptés,
Quand les rayons ardents invitent aux semailles
Et que les alizés invitent aux baisers.