isidore
Nombre de messages : 62 Localisation : normandie Loisirs : écriture,lecture, musique(écoute) Date d'inscription : 17/12/2007
| Sujet: Jules Supervielle ( 1 884 - 1 960 ) Mar 10 Fév - 17:17 | |
| Troisième Montévidéen de la poésie française, après Lautréamont et Laforgue, Supervielle partagea sa vie entre la France et les plantations familiales d'Uruguay. Orphelin très jeune - il resta hanté par l'image de la mère ravissante qu'il n'a pas connue - , il fit ses études à Paris, au lycée Janson de sailly et à la Sorbonne. Ce n'est qu'à 38 ans, après avoir publié plusieurs recueils, qu'il commença de faire entendre dans Débarcadères cette voix singulière qui est la sienne, musicale te familière, comme surgie du silence, complice des éléments, accordée à la respiration des bêtes, au souffle du vent, aux rêves et à l'inquiétude de l'homme. De Gravitations ( 1 925 ) à l'Escalier ( 1 956 ), il sur retrouver les émerveillements de l'enfance comme la simplicité des tables primitives.
Le Corps Ici l'univers est à l'abri dans la profonde température de l'homme Et les étoiles délicates avancent de leurs pas célestes Dans l'obscurité qui fait loi dès que la peau est franchie Ici tout s'accompagne des pas silencieux de notre sang Et de secrètes avalanches qui ne font aucun bruit dans nos parages, Ici le contenu est tellement plus grand Que le corps à l'étroit, le triste contenant.. Mais celà n'empêche pas nos humbles mains de tous les jours De toucher les différents points de notre corps qui loge les astres, Avec les distances interstellaires en nous fidèlement respectées. Comme des géants infinis réduits à la petitesse par le corps humain, où il nous faut tenir tant bien que mal, Nous passons les uns près des autres, cachant mal nos étoiles, nos vertiges, Qui se reflètent dans nos yeux, seules fêlures de notre peau. Et nous sommes toujours sous le coup de cette immensité intérieure Même quand notre monde , frappé de doute, Recule en nous rapidement jusqu'à devenir minuscule et s'effacer, Notre coeur ne battant plus que pour sa pelure de chair, Réduits que nous sommes alors à l'extrême nudité de nos organes, Ces bêtes à l'abandon dans leur sanglante écurie. | |
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