Veritseger Admin
Nombre de messages : 439 Localisation : Spleenant, mais pas à Paris... Date d'inscription : 22/06/2007
| Sujet: Le dégoüt, Horacio Castellanos Moya Dim 5 Juil - 19:30 | |
| Le dégoût de Horacio Castellanos Moya Monologue dur, portant su le dégoût de son pays et tout ce qui se rapporte à son pays, particulièrement sur la "stupidité congénitale" humaine, dégoût de sa famille, de son enfance, de sa ville natale, de l'éducation donnée dans ce pays, des gens, de la culture de masse, de l'aliénation générale, des militaires, de la politique, de la nourriture... Un blâme générale de la culture de masse, de la société de masse, de la masse en elle-même, de l'aliénation, d'un régime... Discours depuis la terrasse d'un café, au Mexique, Vega parle, un verre de Whisky à la main, tout en écoutant le Concerto en si bémol mineur pour piano et orchestre de Tchaïkovski. Sa mère vient de mourir, voilà pourquoi il est là, dans ce pays qu'il déteste tant, alors qu'il est désormais naturalisé canadien. Toute sa vie semble avoir été une fuite, une fuite du Mexique, et de tout ce qui le rattache au Mexique. Il parle à un vieil ami d'enfance, Moya (l'auteur du livre lui-même), le seul apparemment qu'il peut encore supporter, parce que c'est un intellectuel comme lui. Mais il y a une grande différence entre eux : Vega est plein de dégoût, de peur et vit au Canada, tandis que Moya vit au Mexique, dans cette ville de San Salvador que Vega juge comme la ville la plus affreuse du monde, et Moya, lui, surtout, a encore de l'espoir. Vous l'aurez deviné, ce n'est pas un livre très drôle, il est même plutôt déprimant - surtout quand on remarque que tout ce qu'il dit est vrai, qu'ici c'est pareil, que la société est "stupide", que nous sommes des "avortons répugnants", des "erreurs de la nature", des pourris, des voleurs, des débiles, des abjects... Que les politiques, en effet, s'en foutent de notre pomme, qu'ils veulent juste s'en mettre plein les poches... Qu'on est vraiment "stupides" de rester scotchés devant des séries débiles à la télé... qu'on perd tout ce qui fait qu'on était une nation : une histoire, des arts, des sentiments...l'humanité. Ne surtout pas lire si on a des tendances suicidaires, je dirais... C'est là un livre impitoyable qui décape le cerveau comme le ferrait de l'eau de javel. A consommer avec modération. | |
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