Déserts, fontaines et rivages (1)

J’ai rêvé d’un ange



Un ange est venu
Une nuit dans mon rêve
Et quand je l’ai vu
Apparition trop brève
Mon cœur en fut ému

Il a touché mon cou
Il avait ton visage
Ton sourire, tes yeux doux
Il était de passage

Il m’a dit à l’oreille
Que le monde était beau
Que c’était une merveille
J’avais les yeux pleins d’eau

Il m’a montré du doigt
Un ciel bleu, sans nuages
Je suis resté sans voix
Devant le paysage

Comme il te ressemblait
Mon amie adorée
Ô toi que tant j’aimais
Quand la vie t’a quittée

Sur le rivage des rêves oubliés
Se promène un coeur désèché.
A qui est-il, où va-t-il?

Sur le rivage il va,
Trébuchant à chaque pas.
Soudain une lame l'engloutit,
Où est-il, le cher ami?
Des flots apparait brusquement
Une fée, la belle enfant!
Elle avance, nous sourit,
Pareille au coeur écorché.
Son âme est-elle brisée?

Sur le rivage des rêves oubliés
Se promènent les âmes solitaires...
Leur sourire est pur, solaire,
Leur coeur recouvert de poussière
Et la gorge désertée des mots.
Dans leurs crânes, les cris en écho
Des démons de l'Enfer-
Source de la tristesse affichée.

Sur le rivage de nos coeurs,
Au bord de nos lèvres: le doute-
Notre coeur... à qui est-il?