Un souffle de poésie
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 Stéphane Mallarmé ( 1842-1898 )

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AuteurMessage
isidore

isidore


Masculin Nombre de messages : 62
Localisation : normandie
Loisirs : écriture,lecture, musique(écoute)
Date d'inscription : 17/12/2007

Stéphane Mallarmé ( 1842-1898 ) Empty
MessageSujet: Stéphane Mallarmé ( 1842-1898 )   Stéphane Mallarmé ( 1842-1898 ) Icon_minitimeSam 24 Jan - 13:11

Plusieurs sonnets


Victorieusement fui le suicide beau
Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
O rire si là-bas une pourpre s'apprête
A ne tendre royal que mon absent tombeau.

Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête
Excepté qu'un trésor présomptueux de tête
Verse son caressé nonchaloir sans flambeau,

La tienne si toujours le délice ! la tienne
Oui seule qui du ciel épanoui retienne
Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant

Avec clarté quand sur les coussins tu la poses
Comme un casque guerrier d'impératrice enfant
Dont pour te figurer il tomberait des roses.

XXX


Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore

Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
Aboli bibelot d'inanité sonore
( Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s'honore ).

Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,

Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.

XXX


A la nue accablante tu
Basse de basalte et de laves
A même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu

Quel sépulcral naufrage ( tu
Le sais, écume, mais y baves )
Suprême entre les épaves
Abolit le mât dévêtu

Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l'abîme vain éployé

Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d'une sirène.
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Stéphane Mallarmé ( 1842-1898 )
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