Ah ! On n'allais tout de même pas l'oublier! Sublime Desnos...
http://www.robertdesnos.asso.fr/ A la Mystérieuse
J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes
les apparences de la vie et de l'amour
et toi, la seule qui compte
aujourd' hui pour moi,
je pourrais moins
toucher ton front et tes
lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu. J'ai tant
rêvé de toi, tant marché,
parlé, couché avec
ton fantôme qu'il ne me
reste plus peut-être, et
pourtant, qu'à être fantôme
parmi les fantômes et plus
ombre cent fois que
l'ombre qui se
promène et se
promènera
allègrement
sur le cadran
solaire de ta vie.
P'OASIS
Nous sommes les pensées arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
-Soeur Anne, ma Sainte Anne, ne vois-tu rien venir... vers Sainte-Anne?
-Je vois les pensées odorer les mots.
-Nous sommes les mots arborescents qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
De nous naissent les pensées.
-Nous sommes les pensées arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
Les mots sont nos esclaves.
-Nous sommes
-Nous sommes
-Nous sommes les lettres arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
Nous n'avons pas d'esclaves.
-Soeur Anne, ma soeur Anne, que vois-tu venir vers Sainte-Anne?
-Je vois les Pan C
-Je vois les crânes KC
-Je vois les mains DCD
-Je les M
-Je vois les pensées BC et les femmes ME et les poumons qui en ont AC de l'RLO poumons noyés des ponts NMI.
Mais la minute précédente est déjà trop AG.
-Nous sommes les arborescences qui fleurissent sur les déserts des jardins cérébraux.